Commune de Wildersbach, Vallée de la Bruche

Blason Commune Wildersbach

Histoire de la commune

L’histoire de Wildersbach est étroitement liée à celle de la seigneurie du Ban-de-la-Roche. La Réforme y est introduite par Georges-Jean de Veldence-Deux-Ponts au XVIe siècle. La guerre de Trente ans provoque des désastres, décimant la population. Des procès de sorcières se tiennent dans la commune, aboutissant à la condamnation à mort de l’accusée, souvent exécutée à La Perheux.

La plus ancienne industrie de Wildersbach est l’exploitation minière. L’industrie textile ne s’implante dans la commune qu’après 1860 pour décliner dans les années 1970.

Suite à la mise en œuvre d’un projet paysager, celui-ci a donné naissance en 1994 à l’une des premières Associations Foncières Pastorales dans la Haute-Vallée de la Bruche: l’AFP «Le Wildbach», du nom du ruisseau traversant la commune. Dès lors, une ouverture des paysages s’est progressivement réalisée, différentes zones étant entretenues par un troupeau acheté en commun par des particuliers. 

Pour ce qui concerne les armoiries de la commune, celles-ci se définissent ainsi : « Parti, au premier d’azur de gueules à trois rocs d’échiquier d’argent, deux et un, au deuxième aussi d’argent au lion d’azur, armé et lampassé de gueules, couronné d’or ».

Création d’armes par rappel de la Seigneurie du Ban de la Roche et des Comtes de Veldence-Lutzelstein, propriétaires de la Seigneurie de 1584 à 1723. 

Recensement de la population

Un peu d’histoire…

 

Dotée au début des années 1900 d’une population ouvrière qui, après le travail en usine, pratique une culture relativement intensive et très fatiguante vu les pentes abruptes de la vallée dans laquelle le village est implanté, cette population a subi d’importantes variations que l’on constate lors des dénombrements effectués.

Il est important de noter qu’avant la Révolution, les décomptes de la population sont rares. On se contente de compter les familles. Après la Révolution, ces dénombrements se font plus fréquents et plus précis : on compte alors tous les habitants.

L’Ordonnance de 1822, sous le règne de Louis XVIII, prévoit que le recensement se fasse tous les cinq ans, à savoir les années se terminant par 1 et par 6. L’usage sera observé jusqu’en 1946, mis à part pendant la période d’annexion où il a lieu les années se terminant par 0 et 5 (de 1875 à 1910). Pour des raisons principalement pécuniaires, la périodicité a été moins régulière entre 1946 et 2007. Depuis cette année, le recensement se refait tous les cinq ans.

Constatant qu’entre 1793 et 1836 la population de Wildersbach augmente fortement, passant de 326 à 625 habitants, une réflexion s’impose à ce propos.

Une explication à cette croissance rapide est apportée par Paul Jacquel, industriel : (*) « Emue par la misère qui régnait dans la vallée au début de la Restauration (1815), Mme Pramberger s’ingénia à procurer du travail aux habitants, non seulement de rothau où elle avait installé une filature, mais aussi des villages environnants. C’est ainsi que des tissages furent créés à Natzwiller, Neuviller et Wildersbach. De plus, là ou la place le permettait, on monta des métiers en chambre ».

(*) : Paul Jacquel : « Le développement de l’industrie textile dans la vallée de la Bruche » ; l’Alsace française, 21 octobre 1928. Article repris dans les revues L’ESSOR n° 57 de février 1963, n° 58-59 de juin 1964 et n° 60 de mars 1965.

On sait que 150 métiers furent ainsi installés à Wildersbach dans les années 1818/1819. Quelles que furent les motivations de Mme Pramberger, l’installation de l’industrie textile à Wildersbach explique vraisemblablement l’augmentation de la population. En effet, certains de trouver du travail sur place, les habitants n’ont plus à émigrer.

Mais, à partir de 1836, la situation se détériore et la population baisse progressivement pour reprendre de l’ampleur entre 1851 et 1866 où son niveau culmine à 768 habitants.

Le recensement de cette année 1866 indique qu’il existe 120 maisons pour 163 ménages, représentés par 376 hommes et 392 femmes. L’école communale était alors fréquentée par pas moins de 110 élèves. La statistique ajoute qu’en dehors des agriculteurs déclarés qui étaient au nombre de 50, il existe :

  • 4 bûcherons et charbonniers
  • 2 cordonniers
  • 27 maçons
  • 2 tailleurs
  • 1 couturière
  • 1 boulanger
  • 3 cabaretiers

 

Après 1871, le canton de Schirmeck, rattaché à l’Alsace, est annexé à l’Allemagne. L’industrie textile perd ses débouchés en France et devient instable. La population commence à nouveau à décroître. A partir de 1905, cette diminution s’accélère. L’installation à cette époque d’un tissage et d’une filature par la Maison Claude Frères ne suffit pas à enrayer la baisse constante du nombre d’habitants. Comme il n’y a plus que 89 emplois industriels dans la commune, ce sont 108 personnes qui, chaque jour, partent travailler dans les villages voisins, notamment à Rothau, Neuviller et Natzwiller.

En 1936, on ne compte plus que 402 habitants, dont 146 actifs. L’agriculture a déjà presque disparu, n’occupant que 4 personnes. L’industrie en emploie encore 123. En 1954, sur 338 habitants, les actifs sont au nombre de 114. Il n’y a alors plus que 2 agriculteurs pour 94 emplois industriels.

La diminution de la population s’accompagne d’un vieillissement de celle-ci. En 1975, l’âge moyen de la population est évalué à 40,4 ans. La commune apparait ainsi plus âgées qu’à Rothau (37,7 ans), mais moins qu’à Neuviller-la-Roche (40,6 ans).

Depuis lors, les recensements indiquent une relative stabilité de la population. 

Les décomptes effectués :

1793 : 326 habitants

1801 : 375

1806 : 380

1836 : 625

1841 : 620

1846 : 654

1851 : 604

1856 : 629

1861 : 725

1866 : 768

1880 : 692

1885 : 648

1890 : 621

1910 : 563

1921 : 513

1926 : 479

1931 : 436

1936 : 402

1946 : 380

1954 : 338

1962 : 330

1968 : 296

1975 : 265

1982 : 264

1990 : 261

1999 : 282

2007 : 327

2012 : 318

2017 : 303